Kässbohrer-Setra S 12

Autocars des Dombes — 1967

Cet autocar a été construit par Setra dans son usine allemande d’Ulm en 1967 pour les Courriers des Dombes, dans l’Ain. Il est en version « Luxe » c’est-à-dire, qu’entre autre, il présente des voussoirs vitrés (sur le toit) et des sièges de type « SVO ».

Ce Setra S 12 a rejoint la collection de Standard 216 le 29 novembre 2012, offert par les Autocars des Dombes. Il est identique à l’autre Setra S 12 qui étaient dans notre collection à ce moment là, seulement 20 autres autocars les séparaient sur la chaîne de montage.

En 1967, la production d’Outre-Rhin était encore confidentielle en France : Kässbohrer est le nom historique du constructeur, originaire d’Ulm en Bavière.  Mais l’appellation courante utilisée est Setra, contraction de « SElbstTRAgend » qui signifie « autoportant ».

Pour définir l’autocar de grand tourisme, plutôt qu’un châssis classique, le constructeur préfère une caisse autoporteuse —d’où ce nom— constituée d’un robuste treillis soudé, donnant un accès facile aux divers éléments mécaniques et surtout, dégageant un volume sous plancher pour, au moins, 0,15 m^3 de bagages par passager.

Le moteur de 170 ch d’origine Henschel, silencieux, très accessible à l’arrière, millionnaire en kilomètres, démarre au quart de tour et n’exige qu’un entretien réduit.

La suspension est entièrement pneumatique et procure un confort inconnu jusqu’alors, le freinage oléopneumatique est sans reproche et le car peut descendre les plus longs cols alpins sans danger grâce à son ralentisseur sur l’échappement doublé, en option, d’un ralentisseur électromagnétique Telma.

Le freinage de secours et de parking seront copiés et généralisés vingt ans plus tard sur tous les autocars. Ce véhicule n’a plus rien d’un camion, il se laisse diriger au doigt et à l’œil par le conducteur : direction assistée hydrauliquement, diamètre de braquage très réduit, douceur de passage des 6 vitesses, confort du poste de conduite esthétique et fonctionnel – avec ses commandes en touches de piano -, visibilité tous azimuts.

La vitesse peut atteindre plus de 100 km/h, et l’autonomie atteint presque 1000 km, grâce à 400 l de carburant embarqués… lorsque les concurrents de l’époque n’en sont encore qu’à quelque 200 l.

Tout en restant facilement accessible, le plancher, en pente vers l’avant, gomme toutes les aspérités et offre aux passagers une vue imprenable sur le paysage. Des sièges individuels et anatomiques avec accoudoirs, capitonnés, à réglage progressif, des rideaux soigneusement conçus, de grands cendriers et surtout un système de chauffage efficace et des bouches d’aération pour chaque passager. Un véritable salon avec sa radio et son antenne au milieu des pare-brise.

Dernier détail qui a son importance, les pannes peuvent être gérées directement, sur place : la roue de secours est très accessible à l’avant et une pompe manuelle à air comprimé permet d’insuffle de l’air dans le circuit pneumatique de freinage pour se tirer d’un mauvais pas.

Les transporteurs de toute l’Europe ont fait leurs comptes. Les successeurs du S 12, les séries 100 et 200 sont devenus les best-sellers du marché depuis bien longtemps déjà. La qualité a un prix, la panne aussi ! La griffe Setra restera pour des décennies l’image du très haut de gamme dans le domaine du car de tourisme.

immatriculation 1391 QJ 01
numéro de série 95074
longueur 10,05 m
largeur 2,50 m
poids à vide 8,04 t
poids total en charge 12,5 t
moteur diesel Henschel 6-R-1215-FPK (ex-520 D6K) 6 cylindres de 170 ch
boite de vitesse ZF S-8-45, manuelle
capacité 51 assises