Vétra VBF

n° 662 SGTÉ — 1957

Ce trolleybus a d’abord été mis en service à Paris en mai 1957 sous le numéro de parc RATP 8114, comme 37 autres exemplaires construits pour les besoins parisiens. Avec la suppression du réseau de trolleybus de la capitale, ils furent réformés en deux lots : 11 véhicules en 1963 et 27 en 1966. La SGTE les racheta tous pour les faire rouler à Grenoble.

Notre 662 a été remis en service en février 1968 lors des X èmes Jeux Olympiques d’Hiver. Il a roulé sur les 4 lignes de trolleybus Grenobloises existant à l’époque: 1-Le Rondeau, 2-Fontaine, 4-Sassenage et 12-Montfleury. Les VBF ont circulé à la SGTE puis à la SÉMITAG, d’avril 1963 à 1980, sous les numéros de parc 629 à 666.

À leur arrivée, à Grenoble, les VBF sont dépourvus de leur moteur d’autonomie (dont ils étaient équipés à la RATP : un moteur de Peugeot 202), ce qui empêche tout manœuvre en dehors des lignes aériennes. La SGTE modifiera par la suite 30 de ces trolleybus en élargissant la porte avant par un vantail supplémentaire.

VBF n°662
le n° 662 dans sa livrée de fin de carrière

Le 662 a été l’un des tous derniers à être réformé. Il a été conservé puis donné à Standard 216 en 1989, à la création de l’association. En plus du n° 662, 3 autres VBF sont préservés par des musées :

  • le n° 637 au musée AMTUIR de Paris
  • les n° 633 et 653 au Deutsches Straßenbahn Museum près de Hanovre.

Technique

La désignation « VBF » donne la carte d’identité du modèle : V pour Vétra (Société des VÉhicules et TRActeurs électriques), B pour le type (le type B correspondant à une longueur entre 10 et 11 mètres) et F pour le constructeur (la société Franco-Belge, sous-traitant de Vétra). Le VBF est construit sur le châssis de l’autobus Berliet PCP 10. Son moteur de traction est de type « compound » qui autorise la récupération de l’électricité au freinage ; cette énergie est renvoyée sur le réseau trolleybus via la ligne aérienne, permettant ainsi d’alimenter un autre trolleybus qui démarre.

immatriculationnéant
numéro de série3164
longueur10,88 m
largeur2,50 m
poids à vide9,8 t
poids total en charge14,20 t
moteurélectrique Alsthom TA 505-C 2 de 74 kW
moteur d’autonomie
Peugeot 202 TG 2 4 cylindres, 29 ch avec une génératrice SAFIT 200 de 16 kW (à la RATP uniquement)
boite de vitessenéant
capacité29 assises + 38 debout
La cabine du receveur, située à l’arrière du véhicule.

Restauration

À sa réforme, le VBF n° 662 arborait la livrée de l’époque (blanc rouge blanc). C’est près de 35 ans après sa mise en service sur le réseau Grenoblois que notre association a décider de le restaurer avec le concours du SMTC et de la Sémitag, et de le remettre à ses couleurs d’origine à la SGTE : rouge et crème.

1ère étape : Dépanneautage

Au départ, nous pensions changer uniquement 4 panneaux de tôle mais finalement, nous en changerons 15. L’Atelier Carrosserie du dépôt d’Eybens nous a grandement aidé pour la coupe puis la mise en apprêt de ces 15 panneaux.

dépanneautage

Nous avons donc enlevé la plupart des panneaux et mis le trolleybus à nu. Un traitement anti rouille a été effectué sur la structure en fer et certaines structures en bois ont également été changés.

2ème étape : La ceinture de caisse

ceinture de caisse

Comme a chaque fois, les problèmes se posent au fur et à mesure de la progression de la restauration ! La ceinture de caisse du trolleybus étant en trop mauvais état, nous avons dû trouver une solution. C’est donc la ceinture de caisse d’un autre type de véhicule qui sera adoptée. En effet, nous avons récupéré, avec l’accord des VFD, la ceinture de caisse de plusieurs Renault PR14 destinés à la casse.

Cette ceinture est légèrement plus haute et plus épaisse. Nous l’avons donc coupé à la cote, mais le travail ne s’arretait pas là. Effectivement, cette ceinture étant anodisé, un ponçage fût obligatoire pour qu’elle retrouve un aspect plus brilliant.

3ème étape : Départ chez le carrossier à Moirans

C’est un lundi matin, le 29 avril 2002, vers 9h que le camion pour le remorquage arriva.

C’est après quelques petits problèmes rapidement résolus que le trolleybus fût prêt à partir vers la carrosserie Toussaint de Moirans. Les deux roues avant furent attachées sur une sorte de berceau tandis que l’essieu arrière touchait le sol. Le trolleybus fut donc tiré tout le long à une vitesse maximale de 50 km/h sur plusieurs kilomètres.

remorquage du VBF

Nous avons choisit de faire passer le convoi par la rocade sud, puis l’autoroute A480 pour sortir à Voreppe en direction de Moirans. C’est avec beaucoup de curiosité que les gens doublaient cet étrange convoi sur l’autoroute ! C’est vrai qu’il est rare de voir des trolleybus sur une autoroute !

Après un voyage d’une heure environ, le Vétra VBF arrivait enfin à Moirans, chez le carrossier. Il fut entreposé dans un hangar.

Le trolleybus n° 662 est resté environ 3 mois à la Carrosserie Toussaint.

chez le carrossier

Un problème avec les joints des vitres des portes a retardé son rappatriement. En effet, les joints etaient specifiques a ce modele de trolleybus et donc, introuvables sur le marché. Il a donc fallu refaire un moule pour en ressortir.

4ème étape : Retour à Eybens

départ de chez le carrossier

Mi-juillet 2002, tout était enfin fini ! Suite a un problème avec le remorqueur (en panne), le rapatriement initialement prévu le 19 juillet, se déroula le lundi 22 au matin.

Tout s’est bien passé et le Vétra a enfin retrouvé le dépot d’Eybens ou il sera entreposé avant sa présentation au Salon de l’UTP en octobre prochain au coté de notre Chausson APH-2/522.

Aujourd’hui, le trolleybus arbore de nouveau les couleurs de la SGTE (rouge et crème) disparues à la création de la Sémitag en 1975, et qu’il a portées après son arrivée à Grenoble.

VBF à Eybens
Le VBF au dépôt d’Eybens, juste après la fin de sa restauration, en juillet 2002